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Être éditeur



Chose promise, chose due. Je tente aujourd’hui de démystifier le métier d’éditeur. Attention, billet long et truffé de mots barbares !

Le travail de l’éditeur peut se décomposer en plusieurs volets.


L'édition pure


Le premier d’entre eux, celui pour lequel la plupart choisit cette profession, est celui qui a trait au travail du texte. Relecture, correction, reformulation, vérification de traduction, demande de modifications, etc. Cela s’assortit de travaux annexes, petites choses auxquelles la plupart des gens ne pensent pas lorsqu’ils ouvrent un livre, comme la vérification de la cohérence des différents éléments (qu’un personnage aux yeux bleus en début d’ouvrage n’ait pas les iris noirs à la fin, sauf s’il y a une vraie raison), de la table des matières, de l’index, des renvois, de la bibliographie, de la numérotation des chapitres, des titres courants, la réalisation de l’ours ou de l’achevé d’imprimer… Lorsque le livre revient de PAO, l’éditeur pointe l’intégration des corrections tout en s’assurant que des coquilles n’en ont pas profité pour se glisser dans le texte. Il relit éventuellement l’ouvrage complet pour la énième fois. Tout éditeur vous le dira, même après des dizaines de lectures, on trouve toujours des coquilles ou des phrases à reformuler. Enfin, lorsqu’il estime que tout lui convient, il donne le fameux BAT (bon à tirer).


Compétences techniques

Le deuxième volet est beaucoup plus technique. Avant de se lancer dans le travail du texte, l’éditeur a auparavant établi un compte d’exploitation pour s’assurer que la publication du livre est rentable, il a vérifié les coûts de composition, d’impression, de droits photos, prévu un prix de vente. Il a éventuellement établi le contrat pour l’auteur, l’illustrateur, le traducteur, etc. Il a défini un format pour l’ouvrage et calibré le texte. Il a prévu un planning de production en fonction de la date d’office (date de sortie en librairie). Tout ceci demande beaucoup de travail sur tableur, de rigueur et d’organisation.


Au carrefour des métiers du livre

Le troisième volet est relationnel. En effet, l’éditeur fait le lien entre les différents acteurs de la chaîne du livre. Il travaille le texte en relation avec l’auteur ou le traducteur. Il fait élaborer la maquette intérieure et la couverture par le graphiste, commande les photos à l’iconographe ou les illustrations au dessinateur, fait réaliser des pictogrammes ou des schémas par l’infographiste. Il fait corriger par la correctrice (car il sait corriger, mais pas aussi bien qu’elle, il faut le reconnaître). Bien entendu, tout ceci demande une préparation. Par exemple, on ne dit pas à l’iconographe : « Tiens, va me chercher une illustration ! ». Non. On lui indique le format souhaité, si l’image doit être en noir et blanc ou en couleur, le thème, les restrictions, etc. L’éditeur indique aussi les spécifications et les contraintes techniques qu’il a retenues au fabricant, lequel envoie le livre en composition ou en chromie, commande le papier, puis livre les fichiers à l’imprimeur. Dans les petites maisons d’édition, l’éditeur fait souvent office de fabricant, il faut le souligner (personnellement, j’ai appris à choisir un format, un papier, une reliure, à vérifier la chromie, etc.). Enfin, il se met en rapport avec le service de presse ou les commerciaux pour qu’ils annoncent le livre aux médias et aux libraires.

Il faut savoir que les compétences attribuées peuvent varier en fonction des maisons d’édition. Certaines demandent aux éditeurs de faire des recherches d’auteurs, de sélectionner des manuscrits, de travailler plus l’aspect relationnel ou plus la fabrication pure. J’ai donc donné ici une description générale même si relativement détaillée.

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