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  • Photo du rédacteurSable d'encre

Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

XO Editions, 2014 / Pocket, 2015



Quatrième de couverture

« Tu l’as laissée mourir… »

Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d'une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l'accuse de ne pas avoir réagi, il n'est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu'un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption.

Dans les ténèbres qui s'emparent de sa vie, la seule lueur d'espoir pourrait bien venir d'un certain Martin Servaz.


L'histoire

Assez classiquement de nos jours dans les thrillers, le lecteur suit deux histoires parallèles vouées à se rejoindre en une apothéose finale et la résolution des mystères. D'un côté, Christine Steinmeyer, à qui on s'attache vite, semble victime d'une machination basée sur un harcèlement systématique, la destruction de tous ses repères et des manœuvres visant à l'isoler sans que l'on comprenne les motivations de celui ou ceux qui agissent dans l'ombre. De l'autre, on retrouve Martin Servaz, le flic que l'on a déjà accompagné dans Glacé et Le Cercle, dans une maison de repos pour policiers dépressifs. L'envoi d'étranges colis le pousse à mener une discrète enquête sur le suicide d'une jeune artiste.

On comprend d'emblée que les deux affaires sont liées et on n'a qu'une hâte : que Martin vole au secours de Christine, alors au bord de la rupture.


Le style

Comme pour les précédents opus, Bernard Minier joue plus le registre de l'efficacité que de la poésie, mais on apprécie toutefois les descriptions et les atmosphères esquissées, les portraits et l'angoisse qu'il sait distiller, tout comme les références à la fois littéraires, musicales ou artistiques. J'ai parfois du mal avec le fait que l'auteur décrive par le menu certains faits et gestes des protagonistes : on pourrait dans la plupart des cas aisément s'en passer lorsqu'ils n'apportent rien à l'intrigue (savoir qu'une personne monte les escaliers, introduit la clef dans la serrure, pousse la porte avant d'entrer chez lui n'a pas grand intérêt en soi). En soi, la lecture reste fort agréable malgré tout.


L'édition

Au stade poche, je suis toujours surprise de trouver des fautes ou des coquilles, voire des mots manquants. Il y en a bien peu mais cela est dérangeant. Pour le reste, la maquette reste simple sans être cheap, comme pour tout poche qui se respecte. Pocket a conservé la couverture originale, la mise en avant des titres de chapitres et, bien que le livre soit volumineux, a eu le bon goût de ne pas trop baisser le corps des caractères. La lecture reste ainsi confortable même pour un poche.


Mon avis

Comme pour les précédents titres de cet auteur, je me suis fait happer par l'intrigue. J'ai surtout beaucoup tremblé pour Christine, un personnage attachant par son humanité. Les mécanismes du harcèlement et des extrémités auxquelles il peut mener sont parfaitement expliqués, devenant terrifiants. J'ai aussi apprécié l'exploitation faite par l'auteur du contexte géographique : Toulouse, son centre historique, ses banlieues difficiles, sa vie fourmillante, la place qu'y tient l'industrie aérospatiale, mais aussi l'art et la culture. C'est un bon thriller, à la structure déjà vue (Les Rivières pourpres de Grangé, par exemple), mais qui fonctionne à plein. Le twist final semble un peu gros au début, mais on apprécie bien le petit côté revanchard qui en découle, assez rare chez cet auteur.

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