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  • Photo du rédacteurSable d'encre

Donato Carrisi - La Maison des voix

Dernière mise à jour : 29 déc. 2023

Calmann-Lévy, collection noir, 2020



Quatrième de couverture

Florence, de nos jours. Pietro Gerber est un psychiatre pour enfants, spécialiste de l'hypnose. Il arrive ainsi à extraire la vérité de jeunes patients tourmentés.

Un jour, une consœur australienne lui demande de poursuivre la thérapie de sa patiente qui vient d'arriver en Italie. Seul hic, c'est une adulte. Elle s'appelle Hanna Hall et elle est persuadée d'avoir tué son frère pendant son enfance.

Intrigué, Gerber accepte mais c'est alors qu'une spirale infernale va s'enclencher : chaque séance d'hypnose révèle plus encore le terrible passé d'Hanna, mais aussi qu'elle en sait beaucoup trop sur la vie de Gerber. Et si Hanna Hall était venue le délivrer de ses propres démons ?


L'histoire

L'auteur, en maître aguerri du polar, fait osciller le récit entre les réminiscences de l'enfance d'Hanna et le présent compliqué de Pietro Gerber piégé entre sa vie familiale, le cas de l'enfant spectre et celui de sa nouvelle patiente qui semble s'immiscer un peu plus dans sa vie après chaque séance. Le lien entre les deux protagonistes paraît ténu, les évocations de spectres restent sous-jacentes sans interférer, et pourtant, cette alternance entre les deux vécus tire le lecteur en avant. On s'attend à ce que l'histoire s'emballe à tout moment : c'est ainsi que Carrisi tient le lecteur en haleine sans jamais lui donner satisfaction. Les différents fils se dénouent comme par magie et avec un peu trop de facilité pour cette fois.


Le style

Donato Carrisi reste fidèle à lui même : le récit est efficace, le style direct et sans recherche particulière. Il ne s'attarde pas sur les détails et on apprécierait parfois qu'il installe un peu plus ses atmosphères. Bien entendu, les ressorts du roman noir fonctionnent toujours à la perfection : c'est huilé.


L'édition

L'objet livre est très agréable avec sa couverture en carte mate et son papier épais. La maquette ne présente aucune particularité pouvant le magnifier. Comme toujours pour une première édition, on peut regretter quelques coquilles (Aldo, à la place d'Ado en début d'ouvrage, "Hanna, savez-vous qui vous a agressé cette nuit ?", ouille !, "je jouait un rôle précis", aïe !) mais surtout un petit manque de finition, un vocabulaire parfois pauvre. Rien qu'une seconde édition ne puisse résoudre cependant.


Mon avis

Je suis grande amatrice de romans de Donato Carrisi, de vrais page-turner qui procurent des sensations et un vrai plaisir de lecture. Pourtant, cette fois, si j'ai été prise par l'histoire, ayant du mal à décrocher car m'attendant à un dénouement haletant, je suis néanmoins restée sur ma faim. L'histoire de l'enfant-spectre ne m'a guère surprise : il me semble que Carrisi a joué ici sur du déjà-lu. Par ailleurs, on est loin des fins sensationnelles du Chuchoteur ou de La Fille dans le brouillard. Les chose se passent avec beaucoup plus de douceur, restant dans l'atmosphère ouatée du cabinet de l'endormeur d'enfants. L'épilogue paraît bâclé, offrant une conclusion peu satisfaisante même si elle répond à toutes les questions laissées en suspens. Bref, j'aurais aimé que l'auteur aille un peu plus loin et j'ai eu l'impression qu'il se laissait aller à une sorte de facilité, surfant sur sa notoriété déjà installée.

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