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  • Photo du rédacteurSable d'encre

Claudie Gallay – Seule Venise

Éditions du Rouergue, collection Babel, 2004




Quatrième de couverture

À quarante ans, quittée par son compagnon, elle vide son compte en banque et part à Venise, pour ne pas sombrer. C’est l’hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge l’arrachent à sa solitude. Il y a là un aristocrate russe en fauteuil roulant, une jeune danseuse et son amant. Il y a aussi, dans la ville, un libraire amoureux des mots et de sa cité qui, peu à peu, fera renaître en elle l’attente du désir et de l’autre.

Dans une langue ajustée aux émotions et à la détresse de son personnage, Claudie Gallay dépeint la transformation intérieure d’une femme à la recherche d’un nouveau souffle de vie. Et médite, dans le décor d’une Venise troublante et révélatrice, sur l’enjeu de la création et sur la force du sentiment amoureux.

L’histoire

Les déambulations de l’héroïne à travers une Venise menacée par les hautes eaux hivernales se teintent de mélancolie mais prennent aussi l’allure d’un parcours initiatique. Malgré son mal d’amour et ses difficultés à avancer, la narratrice parvient à se lier avec les autres protagonistes, à se montrer présente pour eux. Sa maladresse, ses erreurs, ses certitudes également la rendent touchante et lointaine à la fois. Sans jamais tomber dans le pathos, elle nous raconte sa vision de Venise, de l’amour et de l’amitié. Son histoire compte peut-être moins, au final, que celle des personnages qui l’entourent et finissent par devenir à leur tour les héros de cette parenthèse italienne.


Le style

Claudie Gallay écrit ce roman à la première personne et au présent en s’adressant dès le début à une personne que l’on n’identifiera que plus tard, donnant un style très particulier à ce texte. Particulier mais fort adapté et agréable à lire. Le présent inclut le lecteur dans les découvertes de l’héroïne ; la première personne lui permet de s’identifier à elle. Quant à cette adresse surprenante dès le début, elle nous tire, fil invisible, à travers les pages vers un but qui n’est pas une finalité, on le découvrira. Une très belle plume avec ses phrases courtes, sans effets de jambes, qui ne se donne pas des airs et qui ne cherche pas à épater. Un style un peu brut qui créé une musicalité. Un petit bonheur.


L’édition

Là aussi, pas de chichis. Pas de titres de chapitres, de titres courants, de table des matières. Juste le texte, décliné dans une police élégante (un Palatino ?), dans un corps agréable à l’œil sur un très joli papier ivoire. La couverture sur carte mate, photo en noir et blanc, colle au ton du livre. Le format poche paraît plus grand dans cette édition impeccable.


Mon avis

Ce livre arrivé par colis d’une tricopine aimant partager ses lectures est une vraie belle découverte. J’ai passé un très bon moment. J’ai adoré le style, l’histoire, l’ambiance mélancolique mais pas triste pour autant, le décor (qui m’a donné envie de découvrir Venise l’hiver). Surtout, j’ai aimé l’honnêteté de Claudie Gallay qui ne cherche jamais à faire de la littérature intellectualisante : lorsqu’elle ne connaît pas quelque chose, son héroïne le dit, lorsqu’elle ne comprend pas l’intérêt d’un livre ou d’une peinture, elle le dit aussi. C’est franc, clair et bien écrit. Un vrai bonheur à lire.

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