Rue de Sèvres, 2019
L'histoire
Max débarque au Brésil à la recherche de son histoire avec un simple sac à dos et deux photos léguées par sa mère, photos sur lesquelles elle pose avec deux hommes différents. L'un d'eux serait son père. Sur place, il rencontre les 3 C, Charlotte, Christelle et Corinne, un groupe de filles un peu délurées et accueillantes qui l'aident dans sa quête au sein d'un village paumé de l'Amazonie.
C'est alors parti pour des rencontres étonnantes et tout une série d'aventures au cœur de la jungle, de ses dangers, de ses rudesses et des industries humaines dégueulasses qui s'y trament.
Le scénario
Régis Loisel et son talent (Peter Pan, La quête de l'oiseau du temps) ne sont plus à présenter. Dans ce premier tome d'une saga qui s'annonce passionnante, il ne manque pas à sa réputation. Les dialogues sont frais mais réalistes. Il campe parfaitement les situations, prenant le temps d'expliquer le contexte ou donnant du rythme à bon escient. Il sait introduire des éléments inattendus et des personnages forts même lorsqu'ils sont secondaires. Et bien entendu, il a le sens du twist : on ne commence à subodorer une orientation fantastique qu'en toute fin de volume, ce qui donne bien entendu envie de connaître la suite...
Le graphisme
L'association avec Olivier Pont ne pouvait qu'être réussie. Le trait de ce dessinateur est d'une très grande fluidité, avec un incroyable sens du mouvement, une belle capacité à rendre les personnages reconnaissables et particuliers, un goût pour les paysages et les atmosphères. Il retrouve là un peu celle du second tome d'Où le regard ne porte pas. Il a su ici faire de la jungle amazonienne un personnage à part entière qui engloutit les hommes et les transforme en ce qu'ils sont de pire ou de meilleur.
Mon avis
Le titre de cette BD pourra en rebuter certains mais il ne faut vraiment pas s'y arrêter. En tant qu'admiratrice du travail des deux auteurs, j'ai été enchantée de découvrir cette association. Ça ne pouvait qu'être bon : je n'ai pas été déçue. Le scénario et l'illustration se complètent et se répondent parfaitement. La vivacité des dialogues se lie au trait dynamique et clair des dessins. J'ai aussi beaucoup aimé que les choses soient posées lorsque c'était nécessaire, que les auteurs prennent le temps et ne plongent pas sans cesse le lecteur dans un tourbillon d'action. C'est un savant dosage entre les deux ainsi que la beauté de l'illustration et la narration qui font la séduction de cette BD.
J'attends donc la suite avec une impatience non dissimulée !
J'ai adoré la quête de l'oiseau du temps...
Des fois, les BD peuvent mettre de gros coups de cœur...
Me permettrais-je d'en suggérer une ici pour laquelle j'ai une tendresse particulière ? Les légendes des contrées oubliées, de Chevallier et Ségur. ^^
Merci pour tous ces partages...