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  • Photo du rédacteurSable d'encre

Mary Ann Shaffer & Annie Barrows - Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Nil Editions, 2009 / 10/18, 2011

Traduction d'Aline Azoulay



Quatrième de couverture

1946, alors que les Britanniques soignent leurs blessures de guerre, Juliet Ashton, écrivain en manque d'inspiration, entreprend une correspondance avec les membres attachants d'un cercle de Guernesey. De confidences en confidences, la page d'un nouveau roman vient de s'ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d'une nouvelle vie...


L'histoire

L'histoire de ce roman épistolaire tourne essentiellement autour de Juliet Ashton et des multiples correspondances qu'elle entretient. Celles-ci permettent la mise en avant de divers points de vue narratifs mais aussi la description d'un grand nombre de personnages, tous attachants. Le lecteur peut ainsi suivre les aventures d'une narratrice à l'humour vif et à la volonté farouche tout en découvrant la réalité de la Seconde Guerre mondiale à la fois à Londres et dans les îles anglo-normandes. La richesse des échanges, les innombrables péripéties, l'épaisseur des protagonistes, l'évolution de leurs relations y tiennent une place tout aussi importante que le tableau sans fard de l'occupation allemande ou l'horreur des camps.

Juliet, en cherchant l'inspiration après le succès de son premier ouvrage publié, entame une correspondance avec un improbable cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey. Les échanges épistolaires se faisant plus riches, l'auteure finit par débarquer sur l'île avec la bénédiction de son éditeur mais sous le regard courroucé du beau parti qui, à Londres, cherche à la séduire.


Le style

Je ne sais pas quelle est la part de la traductrice dans le plaisir qu'on a à découvrir cet ouvrage, mais elle n'est sans doute pas étrangère à la fluidité de la lecture.

On a bel et bien l'impression que chacun des personnages qui écrit une ou des lettres possède un style bien défini. On se délecte de la verve de Juliet, de la réserve de Dawsey, du pragmatisme de Susan ou de l'extravagance d'Isola. Le genre épistolaire va comme un gant à ce roman : aucune lourdeur, aucun pathos, juste une valse d'échanges construisant un récit qui, si l'on subodore bien où il nous mène, ne tombe jamais dans le cliché ou la mièvrerie. On sent que les auteures, tante et nièce, se sont grandement amusées à le composer à quatre mains et rendent leur enthousiasme communicatif.


L'édition

Une nouvelle page pour chaque échange, même ceux par câble ne nécessitant que trois lignes, rendent la lecture fort agréable. Je n'ai trouvé aucune erreur. Aucun excès de style et une présentation un peu austère, mais rien de rébarbatif malgré tout. J'ai apprécié la couverture, classique, mais joliment présentée malgré tout. Une bonne édition.


Mon avis

C'est un énorme coup de cœur. J'ai ri autant que j'ai eu envie de pleurer, je me suis totalement laissée emporter par ce page turner. En un peu plus d'une journée, c'en était fait de lui et j'ai presque regretté de l'avoir dévoré aussi vite. Je ne sais pas ce que j'ai le plus aimé : la vivacité de Juliet, le cercle littéraire et l'éclectisme de ses membres, les situations créées par l'après-guerre, les paysages de Guernesey, la chaleur des rapports humains, le style des lettres... ou tout ça à la fois. Je voulais lire ce roman depuis bien longtemps. Je sais maintenant pourquoi !

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