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  • Photo du rédacteurSable d'encre

Une esquisse, Le Miroir


Enfance d'un texte

J'ai conservé ce petit recueil mal photocopié, mal relié, illustré de bric et de broc comme une relique précieuse depuis toutes ces années. Les Histoires d'enfantastiques étaient le résultat de la collaboration de notre professeure de français et de la documentaliste. Après avoir fait travailler notre classe de troisième sur le thème du fantastique, toutes les rédactions avaient été regroupées et nous avions reçu ce fascicule avec bonheur. Notre première publication, en somme, une anthologie de nos imaginaires.


Prolifique, comme toujours, j'avais produit le plus long texte qui s'intitulait déjà Le Miroir. Huit pages petit format que l'enseignante avait jugées "relevant plus du merveilleux que du fantastique" et mal notées tandis que j'estimais qu'elle était passé à côté de leur sens et qu'elle n'y connaissait rien au fantastique. Il faut dire que je trouvais assez fades les exemples qu'elle nous avait soumis, à une époque où je plongeais déjà depuis longtemps dans les univers de King ou Lovecraft.





De l'esquisse au roman

Pourtant, cette histoire me parlait, résonnait en moi et le format de la rédaction imposée avait laissé un goût de trop peu au fond de ma gorge. L'été suivant, je m'étais installée pour reprendre ce texte et l'allonger à ma sauce. Il m'a fallu plusieurs années pour que les huit pages se transforment en 60. De longues années difficiles, à m'asseoir pour parfois n'écrire qu'une courte phrase. Et après une première partie enfin achevée, 60 nouvelles pages sont venues la compléter, tout aussi ardues à écrire. Le rythme, les sonorités composaient une musique littéraire complexe à mettre en mots. Malgré tout, j'ai poursuivi, jusqu'au bout pour finir épuisée, rincée, vidée.


Le Miroir représente ainsi ma toute première œuvre. Un texte court, immature, bancal mais empli de la poésie de l'adolescence, des fissures que le passage à l'âge adulte occasionnent, des expérimentations d'une apprentie auteure en quête de son univers. Un texte synonyme de souffrance tant la forme adoptée en rendait la composition éreintante. Un petit roman que je considère aujourd'hui avec une certaine nostalgie, comme une œuvre de jeunesse jamais aboutie que j'ai eu la prétention de croire bonne à une époque. Pourtant, malgré tous ces défauts, ce travail a posé les bases des choix qui ont suivi et surtout développé le caractère de Kamen, ce personnages récurrent qui s'invite dans chacun de mes écrits, qui me suit depuis l'enfance, fil rouge de mon imaginaire.

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